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    Le Ciel réunit les cœurs qui se ressemblent.


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    Le premier amour est une seconde enfance jetée à travers nos jours de peine et de labeur.
    Honoré de Balzac


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    Jean-Robert Ragache


    Ancien grand maître du Grand Orient de France (en 1987, puis entre 1989 et 1992), Jean-Robert Ragache vit à Rouen depuis trente ans, une ville dont il a été maire adjoint à la culture, sous la municipalité socialiste, de 1995 à 2001. Professeur à l'IUFM, cet historien spécialiste de l'époque contemporaine a publié Vie quotidienne des écrivains et artistes sous l'Occupation, avec Gilles Ragache (Hachette Littératures, 1992), Histoire de la Normandie, avec Jean Mabire (France-Empire, 1992) et Comment être franc-maçon?, avec Charles Conte (éditions Charles Corlet, 1996). 

    Auteur

    Quelle est la composition sociologique de la franc-maçonnerie à Rouen avant la Seconde Guerre mondiale?

    C'est alors un mouvement essentiellement urbain et bourgeois. Les ouvriers y sont peu représentés. Ils préfèrent intégrer les rangs du Parti communiste français, très implanté dans la région, qui voit d'un mauvais ?il le courant maçonnique, jugé réformateur, et donc non révolutionnaire. Pendant la Résistance, les mentalités évoluent et l'opposition entre les deux organisations se réduit. Maçons et communistes se retrouvent, en effet, côte à côte dans la Résistance et, pour certains, dans les camps de prisonniers. 

    Sous l'Occupation, les francs-maçons entrent dans la clandestinité...

    Les obédiences sont dissoutes en août 1940. Dans l'administration, les fonctionnaires soupçonnés d'exercer une activité maçonnique risquent la révocation. A Rouen, les locaux de la rue Orbe, qui abritaient trois loges avant la guerre - la Constance éprouvée, la Persévérance couronnée et la Vérité - sont investis par les Allemands, qui organisent des visites guidées, destinées à montrer à la population la «nocivité» de la franc-maçonnerie. Cette période noire de notre Histoire provoque un traumatisme certain dans les rangs maçonniques. En 1945, il ne reste qu'une seule loge du Grand Orient de France à Rouen. A l'échelon national, les effectifs du GO ont fondu de 30 000 membres avant le conflit à 7 000 à la Libération! Les persécutions dissuadent nombre de frères de retourner dans les ateliers. Plus profondément, sans doute, la République, si chère aux francs-maçons, a déçu: en se sabordant, en juillet 1940, le régime républicain a laissé le pouvoir entre les mains de Pétain. Un épisode dramatique, difficile à oublier. Il faut attendre le milieu des années 1980 pour retrouver des chiffres de fréquentation dans les loges équivalents à ceux d'avant la Seconde Guerre mondiale.

     
    «Ma vie en loge»

    Un frère raconte quarante ans de travail maçonnique. De l'intérieur
    «Je suis entré en franc-maçonnerie un peu par hasard, alors que je travaillais dans un bureau d'études en bâtiment. Une personne que je fréquentais, mais dont j'ignorais l'appartenance à la maçonnerie, m'a proposé d'intégrer un atelier de la Grande Loge de France. Après trois enquêtes distinctes, menées par des membres de la loge, et neuf mois d'attente, on m'a enfin admis parmi les frères. Une initiation dont je me souviendrai toute ma vie. C'était en 1963. J'avais alors 36 ans et je ne savais pas vraiment quel sens donner à ma vie. Au contact des autres membres, j'ai appris le don de soi et l'engagement au nom des valeurs laïques et républicaines comme l'égalité et la liberté. Sans oublier, bien sûr, la fraternité, que nous célébrons au cours de nos réunions, suivies des traditionnelles agapes.
    Après quelques années dans cette première loge, j'ai changé d'obédience pour rejoindre - définitivement - le Grand Orient de France, sans que ce changement pose problème. Là, j'ai peu à peu gravi les échelons, passant d'apprenti à maître, en 1966, avant d'assumer les fonctions de vénérable, en 1980. Pendant trois ans, j'ai eu l'honneur de diriger un atelier rouennais de près de 80 membres. Une responsabilité importante qui n'est pas de tout repos: il faut organiser les deux tenues mensuelles et les fêtes exceptionnelles, comme les solsticiales. A cette époque, les frères plus aguerris m'ont ouvert les portes d'une loge de perfectionnement, réservée aux personnes expérimentées. Dans ce cercle, nous sommes regroupés avec des maçons de villes voisines. Les tenues sont plus espacées. L'accent est mis sur la réflexion philosophique. En quarante ans de maçonnerie, j'ai cherché à faire partager mon idéal aux autres, en m'ouvrant aux personnes intéressées par notre philosophie humaniste et en m'impliquant activement dans certaines associations, en particulier pour la défense des institutions laïques, au premier rang desquelles l'école publique. J'ai aussi participé à la vie locale, comme simple conseiller municipal. A 75 ans, je peux dire que la franc-maçonnerie m'a tout apporté. Moi qui ne possédais qu'un certificat d'études, j'ai pu grâce à elle progresser sans cesse. Et surmonter les moments difficiles de ma vie, entouré par les frères. Pour l'avenir, il me paraît important que le mouvement maçonnique s'ouvre au monde profane - sans pour autant dévoiler nos rites - afin que les mentalités changent

    Aujourd'hui, quelle est l'importance de la franc-maçonnerie à Rouen?

    La franc-maçonnerie rouennaise ne joue pas un rôle important sur le plan politique local. D'un point de vue quantitatif, on estime à 900 le nombre de maçons, toutes obédiences confondues, ce qui reste relativement limité. Au moins 15 loges sont en activité: 6 sont affiliées au GO - elles représentent le gros des effectifs, avec 400 personnes - 4 à la Grande Loge de France, 3 au Droit humain et 2 à la Grande Loge féminine de France. Sans compter les ateliers de la Grande Loge nationale française, inféodés à une autre tradition: la maçonnerie anglaise, qui fait référence à Dieu et au dogme de l'immortalité de l'âme. Au total, on est loin de l'importance de certains bastions, comme le Nord ou le Sud-Ouest. Il faut dire que la région est marquée par son fort catholicisme et un certain conservatisme, qui ont freiné le développement des loges, pourtant apparues précocement, au milieu du siècle des Lumières. En Normandie, l'influence de la maçonnerie paraît extrêmement diffuse. Certes, certains maires sont maçons, mais, sur Rouen, on ne peut pas parler de lien véritable entre la politique et l'activité maçonnique.Moi-même, j'ai occupé des responsabilités, sous le mandat d'Yvon Robert, comme adjoint à la culture entre 1995 et 2001. Et je peux affirmer que les maçons en tant que tels n'avaient pas de poids politique au sein de la municipalité. Au moment des élections, je m'étais présenté sur la liste de gauche, sous l'étiquette «personnalité civile». C'était une initiative individuelle et marginale, même si certains ont cherché à me faire dire le contraire et à laisser entendre que la maçonnerie avait mis la main sur Rouen! C'est d'ailleurs un leitmotiv de voir la «pieuvre maçonnique» s'emparer des leviers du pouvoir un peu partout, un mythe bien loin des réalités. En Seine-Maritime, à part dans le monde associatif où ils sont assez présents, les francs- maçons n'interviennent pas directement dans les affaires publiques. Sur le plan moral, c'est une maçonnerie saine et modérée, épargnée par les scandales qui ont agité les loges de certaines régions méridionales. 

    En tant qu'ancien grand maître du Grand Orient de France, comment expliquez-vous cette perte d'influence?

    L'époque où la franc-maçonnerie influençait les hommes politiques est révolue. Quand les partis politiques, les associations et les clubs de réflexion n'existaient pas encore sous leur forme actuelle, les loges représentaient le seul espace de discussion libre sur la vie publique. Il était donc logique qu'elles jouent un rôle actif de force de proposition et qu'elles fassent pression sur les dirigeants. Aujourd'hui, nous intervenons différemment. Dans une société où règne le culte du résultat, du présent absolu et où les responsables essaient de pallier les problèmes sociaux dans l'urgence, le mouvement maçonnique propose de prendre du recul. Tout en restant vigilant sur les questions de la laïcité et de la République, qui demeurent d'actualité, comme le montre le débat sur l'islam de France, opposé à l'islam en France. Nous nous intéressons également à des problèmes de société comme l'euthanasie. Notre attitude a changé: à l'image du service des phares et balises, nous indiquons des voies et nous dénonçons des dérives... 

    Où se réunissent les francs-maçons à Rouen?

    La plupart des tenues ont lieu dans l'ancienne mairie de Canteleu. C'est un bâtiment de trois étages, au bord de la Seine, acquis il y a six ans. Il abrite trois temples, des bureaux administratifs, une salle à manger, une cuisine pour les agapes... Il reste encore des traces qui évoquent les précédentes fonctions de l'endroit. En particulier, une fresque classée et datant de 1942, dont il a fallu s'assurer qu'aucun détail ne rappelait l'Occupation. C'est dans cette bâtisse que se retrouvent les ateliers de plusieurs obédiences: Grand Orient, Droit humain et Grande Loge féminine. La Grande Loge de France se trouve sur la rive gauche de la Seine, et la Grande Loge nationale française est installée à une quinzaine de kilomètres de Rouen. Des lieux visibles et connus qui devraient aider à dissiper les fantasmes sur la franc-maçonnerie. 

    Les fantasmes seraient peut-être moins fréquents si vous ne cultiviez pas le culte du secret de l'appartenance au mouvement...

    Pourtant, quoi de plus normal en démocratie? Un citoyen a droit à son jardin secret. Il n'est pas tenu de dévoiler toutes ses activités. Ce qui paraît logique pour tout un chacun en matière de préférences politiques ou confessionnelles l'est aussi pour l'engagement maçonnique. Et comme dans toute structure, il peut y avoir une notion de réseau. Mais ce phénomène n'est pas, loin s'en faut, l'apanage de la franc-maçonnerie. 


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  • L’histoire se déroule dans la grotte de Massabielle, à Lourdes, il y a un siècle et demi. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, « l’Immaculée Conception » apparaît dix-huit fois à une humble bergère de quatorze ans, du nom de Marie-Bernarde Soubirous.
    Sur l’injonction de la Vierge, Bernadette gratte le sol anhydre d’où jaillit tout à coup une source qui débite quelque cent vingt mille litres à la journée. Un aveugle nommé Bourriette se frotte le visage avec cette eau : il recouvre la vue. Le fait est attesté par le Dr Dozous. Miracle ! Un pèlerinage est organisé. La première année, une centaine de guérisons prodigieuses sont constatées.
    Les années suivantes, le nombre des pèlerins s’accroît considérablement et, avec eux, le nombre des guérisons. Autre phénomène extraordinaire : le corps de Bernadette, devenue sainte, est conservé intact dans une châsse de verre à Nevers !
    Voilà en tout cas pour la légende dorée. La réalité historique est quelque peu différente.
    Les visions. Bernadette, dont le père, alcoolique notoire, sortait de prison lorsqu’eurent lieu les apparitions, ne savait ni lire ni écrire. La seule éducation qu’elle reçut fut religieuse. L’adolescente suivait avec enthousiasme le
    catéchisme de l’abbé Ader, fervent admirateur du curé d’Ars, dont les visions sont connues. Ader était également un dévot des (fausses) apparitions de La Salette. Avant les visions de son élève, l’homme d’Église confiait à l’instituteur Barbet : « C’est étrange, chaque fois que je rencontre Bernadette, il me semble apercevoir les enfants de La Salette ». Émile Zola fut l’un des premiers à évoquer l’ascendant que l’abbé avait pris sur la jeune fille.
    Un détail ne laisse pas d’intriguer, en effet : les visions qu’a Bernadette de « l’Immaculée Conception » datent de 1858, tandis que le dogme de l’Immaculée Conception (i.e., la Vierge conçue sans péché) a, lui, été promulgué par Pie IX en 1854 !
    La source. Le sol de la grotte n’était pas aussi sec que prétendu. En 1858, le Gave passait même au pied de la grotte, comme le montrent les photos de l’époque. Lorsque les eaux montaient la grotte était inondée ! Faut-il dire que dans certains ouvrages religieux qui parurent sur le tard les photos gênantes furent retouchées afin que le Gave n’y apparaisse point ? Aujourd’hui, le sol bétonné permet de camoufler habilement l’ancien passage.
    L’aveugle. Bourriette n’a jamais été miraculé pour la simple raison qu’il n’a jamais été aveugle. Le carrier a « failli » devenir borgne à la suite d’une explosion qui lui a brûlé le visage et endommagé la cornée de l’oeil droit.
    Sa vision s’en est trouvée affaiblie, mais rien de tragique, contrairement aux affirmations postérieures du Dr Dozous.
    Dozous était d’ailleurs un drôle de paroissien. Piètre médecin, il avait été révoqué de ses fonctions aux Hospices de Lourdes en 1856. Lui qui, fort de son titre de docteur, allait enregistrer les premiers « miracles » et se faire le promoteur infatigable des eaux de la grotte, avait édité cinq ans avant les apparitions un petit livre qui vantait les eaux thermales de… Cauterets, comme panacée universelle ! En voilà un qui savait retomber sur ses pieds !
    Le corps conservé. Incorruptible, le corps de Bernadette ? Pas à lire le rapport des médecins qui firent l’inhumation ! Le visage : « un artiste a recouvert la face d’un masque de cire très réussi car bien que momifiée, la face noirâtre avec les yeux et le nez excavés auraient produit sans doute sur le public une impression pénible. ».
    Même chose pour les mains !
    Intriguée, le Dr. Thérèse Valot s’est penchée sur ce cas. Ses conclusions : le corps de Bernadette a tout simplement été embaumé !
    Les miracles. Pour sa thèse de médecine 1 , reçue avec la plus haute mention par la Faculté de médecine de Paris et publiée en 1955 avec une préface du Dr. Édouard Rist, ancien président de l’Académie de médecine, Thérèse Valot a, malgré la mauvaise grâce du Bureau médical des constatations (aux ordres de l’Église), scrupuleusement passé en revue les cas de « miracles » réalisés à Lourdes.
    Elle a par exemple scruté l’affaire Pierre de Rudder, guéri en 1875, non pas à Lourdes, mais par procuration (on dit « intercession » dans la novlangue catholique), au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, à Oostakker-lez-Gand, en Belgique. La fracture de la jambe de cet homme se serait ressoudée instantanément. Selon les apologistes, c’est le miracle le plus extraordinaire de toute l’histoire de Lourdes. Mais en lisant les documents, Thérèse Valot s’est aperçue que la jambe fracturée en 1867, et dont la consolidation se fit mal, était celle de gauche alors que la jambe guérie dans le certificat de guérison était celle de droite !
    Amusant : la contre-enquête officielle de l’Église sur le cas de Rudder commença en 1893. Près de vingt ans après les « faits »...
    La conclusion du Dr. Valot sur les miracles de Lourdes mérite d’être connue : « Aucune maladie n’ayant fait sa preuve, histologique ou bactériologique, n’est guérie subitement à Lourdes ». Seuls « certains désordres organiques dits psychosomatiques au support physico-chimique mal connu (ex : verrues, fistules, ulcères de l’estomac...) peuvent être supprimés. »
    Le Dr. Valot note enfin une « chute asymptotique vers zéro du chiffre annuel des guérisons (...), conséquence inévitable du progrès des connaissances médicales ».
    Et pendant ce temps, merci pour eux, les marchands du Temple se portent plutôt bien !


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  • "Ceux qui rendent les révolutions pacifiques impossibles, rendent les révolutions violentes inévitables"

    John Fitzgerald Kennedy

     


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    http://www.liguedefensejuive.com/la-cgt-aux-heures-sombres-2016-06-27.html

     

    Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux militants de la CGT s’engagèrent dans la Résistance. Pourtant, dans les hautes sphères du syndicat, nombreux furent ceux qui choisirent Vichy. Leur discours anticapitaliste servira la propagande de Laval et sa clique.


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